A LA BONNE HEURE


À la bonne heure
J'entends le vacarme des tambours
S'immisçant dans les rues exiguës
Le grondement des masses sur les milles places du monde
Un nom crié et perdu parmi ses semblables
Sur les visages il y a des esquisses de sourire
Et des grimaces qui arrivent aux oreilles
Des gosses pleurant leur détresse à chaude larme
Et des amants qui s'étreignent

À la bonne heure
Putain que c'est bon quand c'est en vie
Le bordel unanime
Je ne réagis même plus quand les passants trop pressés
Me bousculent en prenant la fuite
Ah, c'est pas grave, t'inquiète
Tu n'a pas touché mon cœur qui lui est à la cime
Inatteignable, face à la joie de refaire surface
Après une époque aussi triste

Á la bonne heure

À la bonne heure! Je quitte maintenant la ville
Pour respirer l'air pur des grandes plaines
Á perdre à haleine je cours pour dégourdir mes membres
Après la mollesse des jours sans fins
C'est drôle, comme la lueur du jour me parait
Plus intense depuis le début de mon périple
J'extirpe ce voile de mes yeux pour revoir
Les couleurs d'un passé pas si lointain

À la bonne heure! J'ouvre mes écoutilles
Pour ne rien rater des bruits qui m'entourent
Les cigales n'ayant plus chanté pour personne
Depuis longtemps s'en donnent aujourd'hui à cœur joie
Je suis un roi au milieu d'un luxe
Que la plupart des gens ne voient pas
Et j'en remercie mille fois la terre
Car grâce à elle je grandis, moi! Éh

À la bonne heure!

À la bonne heure! Marchant dans les dunes de sables blanc
Je sens l'iode dans mes narines
La mer pose délicatement sur mes lèvres son plus doux baisé de sel
Amoureux de ses formes généreuses
Je plonge pour l'enlacer et je laisse mon cœur partir à la dérive
Tant pis pour la terre ferme pourvu qu'il y ait la vie

À la bonne heure!
Je me retrouve là Sur une plage, de l'eau
Salé plein les poumons
Je me lève épuisé par tant d'énergie et je contemple l'horizon
Le soleil se couche sur ce côté de l'hémisphère
Il est temps pour moi de m'endormir
Demain est un autre jour à consacrer
Au bonheur de vivre

À la bonne heure